Cancer et activité physique : point sur l'actualité scientifique

Cancer et activité physique : point sur l’actualité scientifique

Pratiquer une activité physique et sportive adaptée est une arme de prévention validée contre le cancer. De récentes études recommandent également de pratiquer une activité physique durant la maladie. Une pratique suivie et régulière permet d’optimiser les traitements et de diminuer les effets secondaires, et contribue à un véritable mieux-être physique et psychique.

Pour prévenir la survenue de la maladie

L’activité physique et sportive réduit le risque de développer un cancer :

  • de 40 % à 50 % pour le cancer du côlon [1].
  • de 30 % pour le cancer de l’endomètre [2] et celui de la prostate [3].
  • de 25 % pour le cancer du sein [4].

Une corrélation très nette a ainsi été établie entre risque de cancer, sédentarité et taux de masse grasse élevé. A l’inverse, l’activité physique, en développant le muscle, déclenche une activité endocrine protectrice [5].

Pour améliorer la prise en charge de la maladie

Face au cancer, l’activité physique et sportive, par le maintien de la masse musculaire, réduit la fatigue et les effets secondaires des traitements [6].

Chimiothérapie mieux tolérée

Les praticiens prennent de plus en plus en compte la composition corporelle du patient pour établir le traitement. Ils cherchent ainsi à équilibrer les doses en fonction de la corpulence pour obtenir le meilleur ratio résultat / effets indésirables. En d’autres termes, plus la masse musculaire est importante, plus la chimiothérapie fonctionne à moindres doses et donc avec moins d’effets secondaires.

Symptômes de fatigue réduits

La pratique d’une activité physique réduit d’environ 30 % les symptômes de fatigue.

Condition physique améliorée

Dans le cas du cancer de la prostate sous hormonothérapie, des séances de musculation encadrées durant 1 an améliorent sensiblement la forme physique des patients [7].

Moral renforcé

Faire du sport dope  le moral. Pendant et après l’effort le cerveau libère des endorphines qui provoquent une sensation de bien-être et de relaxation. Certains patients relatent également l’aspect positif de petites victoires sur leur corps en matière de performances sportives pendant une période où la maladie semblait avoir pris le pouvoir.

Risques de mortalité et de récidive réduits

L’activité physique est également associée à un bénéfice en terme de survie avec une réduction de mortalité de 50 % que ce soit pour le cancer du sein localisé [8], pour celui de la prostate [9]  ou encore du côlon [10].

 


[1] Antoun 2010) (Asco 2011) (Duijts SF, et al. Effectiveness of behavioral techniques and physical exercise on psychosocial functioning and health-related quality of life in breast cancer patients and survivors – a meta-analysis. Psychooncology 2011;20:115-26

[2] Winters-Stone KM 2014

[3] (Irwin ML, et al. Physical activity and survival in postmenopausal women with breast cancer: results from the women’s health initiative. Cancer Prev Res (Phila) 2011;4:522-9

[4] Kenfield SA, et al. Smoking and prostate cancer survival and recurrence. JAMA 2011;305:2548-55

[5] Meyerhardt JA, et al. Physical activity and male colorectal cancer survival. Arch Intern Med 2009;169:2102-8) (Des Guetz Bouillet 2013


[6] Samad AK, et al. A meta-analysis of the association of physical activity with reduced risk of colorectal cancer. Colorectal Dis. 2005;7(3):204-13

[7] Moore SC, et al. Physical activity, sedentary behaviours, and the prevention of endometrial cancer. Br J Cancer. 2010;103(7):933-8

[8] Kenfield SA, et al. Smoking and prostate cancer survival and recurrence. JAMA 2011;305:2548-55) (Abbay 2013

[9] Lynch BM, et al. Physical activity and breast cancer prevention. Recent Results Cancer Res. 2011;186:13-42

[10] Pedersen BK. The diseasome of physical inactivity and the role of myokines in muscle-fat cross talk. J Physiol 2009;587:5559-68